Jean-Charles Pichon :
Appréhender « ce qui est » par les vocables,
Les figures et les nombres.
Comme les arbres, dont les branches se mêlent pour cacher l’horizon et dont les racines enfouies, presque oubliées, favorisent la croissance, nous avons tous, pour nous diriger dans notre vie, des principes, des idées, des croyances, avouées ou non. Les morales, laïques ou religieuses, le savoir que notre éducation nous a inculqués, forment une armure qui nous protège de l’apparente incohérence du monde.
Survient alors un homme qui, par la seule force de la logique soutenue par son inspiration, fait voler en éclats notre carapace de certitudes. Il nous révèle à nous-mêmes, nous fait percevoir une « réalité » que nous avions cachée sous la fausse protection de nos idées reçues.
Il ne nous impose pas de nouvelles croyances, il déchiffre « ce qui est », jouant avec rigueur des mots, des figures et des nombres pour tenter d’appréhender le réel.
Ses ouvrages, si divers en apparence, sont autant de jalons dans un parcours initiatique dont chaque lecteur tirera son profit, à la seule condition qu’il possède, comme l’exigeait Nietzsche, « la faculté de ruminer ». C’est dire que leur richesse, comme celle de toutes les grandes œuvres, ne se révèle qu’avec le temps. Puissiez-vous prendre celui de lire Jean-Charles Pichon…
Pierre-Jean Debenat