Troisième partie
LA FORME VIDE
I
L’ambivalence des applications
Quelle communauté découvrir entre un cercle fermé (ou plusieurs, concentriques) et une progression double (involution/évolution) : deux voies qui vont se séparant, vers l’Est, ou se chevauchant, vers l’Ouest, par un écart croissant ou décroissant?
Entre l’Ouroboros, simple ou triple, d’une part, toutes les dialectiques de l’autre (des genres ou des espèces, de la matière et de la forme, du genre et de l’espèce en soi)?
Le problème s’est posé entre les Quêtes du Graal (le fait dans la lecture) et les deux alchimies, autour du 7ème siècle. Mais l’Histoire donnait cette communauté, ce centre : l’Ermitage ou Etienne, selon que je traitais de la double Coupe ou de l’Or/substance, dans le chevauchement des deux Unités. Non seulement les personnages nous l’imposaient : Gauvain et Galaad, Le Chrétien et L’Anonyme, mais l’Evènement nous y portait : la mort du Roi entre le Coran et la Toussaint.
Ils nous conduisaient tous deux — les personnages et les faits — à enclore les Lectures du Graal, elles-mêmes contenantes des délits de l’Objet, dans les voies, plus complexes et longues, des alchimies.
Il n’était pas absurde, par suite, d’identifier la voie de Gauvain par celle des Teinturiers antiques, en même temps que comme celle de l’enfance de l’humanité chrétienne ou du JE même (chrétien). Ou, à l’inverse, d’identifier la voie de Galaad par celle des alchimistes médiévaux et renaissants, en même temps que comme celle de la chrétienté adulte ou du JE vieillissant.
Les replis de l’alchimie doublaient en somme les cercles de la Coupe — sur une partie de leur processus, du moins.
Car les replis ou l’analemme de l’alchimie constituent une figure plus vaste que les cycles du Graal. Comme 2 160 ans recouvrent plus d’années que 1 260 ans. Mais il suffisait de dire que l’analemme de l’alchimie déborde de 900 ans le plus grand cercle du Graal, ou que le rapport de l’un à l’autre est 2 160/1 260 = 12/7 = e-1.
Posé dans les mêmes termes, le problème de la Forme Vide ne se peut résoudre si aisément. Faute d’un centre.
On pourrait dire qu’ici aussi, la Forme Vide et l’analemme de l’alchimie comportent une part commune, une communauté : depuis les figures géométriques de Valentin (et de Kepler), l’alchimie est déjà une forme vide : toute substance a disparu; ou, dans les Teintures qu’étudient Démocrite, et Archimède encore, il ne s’agit que de formes vides, la matière n’apparait que chez les prophétesses Marthe et Marie.
Mais la matière (le minéral, le végétal) n’est « prononcée » que par Cléopâtre, prépondérante chez Thessalos seulement : il faut attendre Zosime pour que s’affrontent en fait la matière et la forme, par le démon et l’ange : 720 ans, ou à peu près, se succèdent de Démocrite à Zosime (-360/+360).
Dans le sens inverse, l’affrontement forme/matière se réalise — ou est prononcé — dès Raymond Lulle, en la fin des Lectures du Graal; les formes (du temps, saisonnières) ou celles des Genres (les sexes) sont les seuls moteurs des Portes de Ripley, des Clés de Valentin. Dès l’invention de la comptabilité en partie double, au 15ème siècle, la Valeur prime, et la F.V., par suite.
Si je donne au cycle vide, calendérique, le nombre : 2 160, les 2 160 ans se calculent aussi bien de 0 à 2 160, pour l’Avènement du dieu ou la Promesse, que de -540 à 1620, pour la fin des prophètes, Daniel ou les Rose-Croix, ou que de -252 à 1908, pour le renversement des voies; mais aussi, du 8ème siècle avant J.-C. (de la naissance de Rome à la fin d’Israël) au 15ème siècle (de la fin de Byzance à la « découverte » de l’Amérique) :
-753/-713 d’une part, 1453/1492 de l’autre, ou 2 160 ans, de -720 à 1440 (la fin des Gémeaux, le début de la Création renaissante), le refus de la dialectique gémellique par Numa, ou les combats de Byzance, sans fin, sur le sexe des anges;
et, encore, de -680 à 1480, l’institution d’une Porte des Poissons en Juda (Manassé) et le triomphe de l’Esprit Nouveau, par la nouvelle peinture, les poètes baroques, la longue quête de Christophe Colomb ou de Vinci.
Où donc situer le Renversement? Joachim de Flore le situait dès 1260 (ou 4 Pi), entre le déclin du Fils et le point 0 de l’Esprit.
Les Renaissants le rêvaient pour le 16ème siècle (une date qui comportera le 15, pour Dante).
Les Révolutionnaires français le dateront de 1789/1792, comme les Hellénistiques de -312.
Auguste Comte l’attend de 1860 (pour l’éveil de la Religion de l’Humanité) et le créateur des Témoins de Jéhovah, Russel, le date de 1914 (la première guerre universelle).
A ces points d’origine — combien divers! — sur la circonférence du cycle correspondent — étrangement au plan géométrique, mais logiquement au plan du numérique — des « centres » différents :
de 0 à 2160, la date : 1080, le Centre pour Yeats, à peu près le début des Lectures du Graal,
de -300 (les petits Etats hellénistiques) à 1860 (les petits Etats européens), ou le dernier triomphe des chaldéens à Rome, le premier triomphe des juifs et puritains (Lincoln) en Amérique, l’interdiction de la nomaderie là, de l’esclavage ici, le « centre » se situerait vers 780 : la Toussaint impériale d’Al Rachid et de Charlemagne. De -252 (la fin de la Thora, des Tchéou en Chine, et de toute divinité) à 1908 (notre mort des dieux), le « centre » se situerait autour de 828 : l’apogée, la première fissure chez tous les peuples de l’Amour, à Byzance, à Rome, dans l’Inde, les Abbassides islamiques, les Chimus…
Dans le cycle rêvé par Rabelais (-160/2000), le « centre » se situe vers 920, fin des Carolingiens, « occultation des islamiques ».
Etc.
Simplement, il n’est pas de point originel antérieur à 1260, ni postérieur à 2160. Et pas de « centre », par suite, postérieur à 1080. Il n’est pas de centre, dans les estimations inverses, qui se date antérieurement à l’Hégire : 622, le cycle jouant alors de -360 à 1800 (à deux ans près).
Or, 622 (ou 648, autour de 630) nous a été donné pour le Centre des Quêtes et celui de l’alchimie, cette dernière embrassant le cycle : -360/1800. Ce sont donc ces dernières dates d’où il convient de partir, bien que vingt autres leur puissent être préférées.
Deux personnages majeurs s’y dressent : Platon et Kant.
Le début et la fin — A première vue, et pour de nombreux commentateurs, rien ne permet de les comparer : tout les oppose.
En -360, Démocrite ouvre les cycles de l’alchimie, en 1800 un Cyliani les ferme. Or, Platon a connu la science de Démocrite : il met ses lecteurs en garde contre l’application, qui peut être nocive, d’une excessive technicité. Kant a dû lire les derniers ouvrages des alchimistes, sinon les vies de Saint-Germain, Cagliostro, Cyliani.
Platon est tout magique, irrationnel à notre estime. Qu’il traite des Jeux ou des Vertus, il se réfère sans cesse aux dieux. Ses exemples (l’Atlantide) sont mythiques, légendaires. Kant est essentiellement rationnel; il rejette tout ce qui n’appartient pas à l’Entendement, à la nécessité logique, tout ce qu’il nomme la « contingence », c’est-à-dire le hasard de la Sensibilité. Si l’un est comme l’annonce des futurs Gauvain, le second est bien le terme des Galaad anciens.
Cette seconde distinction, pourtant, infirme déjà la première. Platon n’ouvre pas seulement : il vit dans le souvenir des dieux grecs, babyloniens, égyptiens, ou dans le souvenir des Cités disparues; il se repait des délices du Passé, et en connait le terme. Il n’espère pas l’Amour, le Daïmon de Diotime et de Socrate, sans le référer sans cesse aux dieux de Terre, d’Eau, de Feu et d’Air : Ghéa, Hermès, Hélios ou Dionysos. Il fait sien le mot de Socrate : « Si je doutais des mythes, comme les sages, je m’efforcerais d’être aussi subtil qu’eux… », raillerie adressée à tous les sophistes, Eléates naguère, technites aujourd’hui.
A l’inverse, Kant ne ferme pas seulement un temps révolu, celui de l’alchimie : il ouvre sur l’avenir et n’œuvre pour rien d’autre. Si l’Utopie de Platon se nomme la République, la sienne se nomme « la société civile ». Si les Idées de Platon se nourrissent des dieux passés, les Catégories de Kant ne sont que des raisonnements logiques.
En conséquence, le disciple de Platon, Aristote, se détache de son maître, il l’inverse; le disciple de Kant, Hegel, agit de même, en toute ingratitude. Aristote, Hegel sont tous deux des sages — et des scientifiques.
C’est que, par delà leurs différences, en lesquelles on peut voir de pures oppositions : le début et la fin, Platon et Kant ne ferment pas une voie sans en ouvrir une autre. Ce qui les sépare n’est rien qu’une Forme Vide : le cycle des 2160 ans. Dans le Vide ils s’abattent tous deux, au point que des Idées de l’un, les Catégories de l’autre ne sont elles-mêmes que des contenants formels, vidés de toute matière, que l’alchimie ne soit pas encore ou qu’elle ne soit plus.
Les trois et les quatre — En bref, je pourrais dire que Platon et Kant se ressemblent en ce qu’ils s’opposent aux autres machinistes que furent Boèce, avant 524, et Scot Erigène, vers 864. Car les premiers se situent aux bords de la Forme Vide aussi sûrement que les seconds au bord de l’Unité.
Aux sciences de la matière (élémentales) de Boèce et aux Eléments d’Erigène s’opposent le Combat, le Risque, le Vertige, le Mimecry de Platon, ou le Mode et la Relation, la Quantité, la Qualité de Kant : des quadrilogies formelles.
Et ce sont des trilogies formelles, les Vertus de l’un, les Jugements de l’autre, qui s’opposent aux structures de Boèce et d’Erigène, les Trois Personnes.
Leurs langages s’attachent à le dire. Erigène et Boèce ne traitent que de la substance, parce qu’ils vivent en un temps où le pouvoir dominant, de l’Eglise, ne parle de rien d’autre. Même quand Erigène évoque les Espèces, ce sont les Espèces eucharistiques (par lesquelles se formule l’autre substance, « spirituelle »).
Même quand Boèce évoque les sciences, leurs singularités ou leurs spécialités, il les rattache toujours aux Généralités, aux Genres, que sont les Arts, liés aux Trois Personnes : au Père la grammaire, au Fils la dialectique, la rhétorique à l’Esprit.
Platon et Kant ne traitent que de l’Essence, parce qu’ils vivent au temps de la F.V. L’un et l’autre, cette Essence, ils l’attendent de l’Entendement, ou d’une Harmonie, d’une Nécessité que seules les formes géométriques ou bien les Nombres imposent.
Dans le langage aussi, l’Etre est dit le Souverain pour Erigène et Boèce : Celui qui est au-dessus et contient Tout. L’Etre est dit le Suprême, le dernier, par les Sophistes du 4ème siècle avant J.-C. (le Terme du Savoir, selon Aristote), et par les cardinaux d’une part, ou Robespierre de l’autre, au temps même de Kant.
Ce passage — lent — du Souverain au Suprême n’est autre chose que le passage de l’ouest à l’est, de l’Or/substance, du Graal, à la Valeur ou à la Fin : une forme vide en tous les cas.
Telle pourrait être, du moins, la logique la plus simple : c’est ceci ou cela, le Souverain ou le Suprême, la Substance ou l’Essence, l’Un ou la F.V.
Mais on ne peut nier que les 4 systèmes, si opposés qu’ils puissent sembler, se fondent sur un même calcul. Ils ne sont, chacun des 4, que le produit de 4 et de 3.
Ce n’est pas dire que le Mode de l’un est le Vertige de l’autre, mais sont liés tous deux à la structure (terrestre).
Toute Relation n’est pas de Combat, mais ils ont quelque chose du Feu, qui éclaire ou détruit.
Toute Qualité n’est pas Risque, bien qu’elle le soit « essentiellement » : l’Innocence ne se retrouve pas, mais il s’agit bien de quelque chose qui a un rapport avec l’Eau, la durée même de l’Un, son rythme.
Toute Quantité n’est pas de travesti, de mime, de métamorphose, de Mimecry. Mais JE ne touche pas à la quantité, des corps célestes entre autres, ou des signes zodiacaux, sans que tout son système se transforme en effet, ainsi que le nuage de cette forme en une autre.
Il est plus clair que le Jugement Catégorique (ET) se présente comme un Signe, ainsi que la Vérité; le Jugement Disjonctif (OU) comme un Seuil, ainsi que le Beau; le Jugement Hypothétique (l’inversion informatique), comme un Appareil dialectique, ainsi que le Bien.
De ces Jugements découlent naturellement les Arts de Boèce; de ces Vertus les Personnes d’Erigène. De ces 4 Catégories kantiennes, découlent les Sciences de Boèce; des Jeux de Platon les Eléments de Scot Erigène :
Le jeu quadrilogique est plus ambigu, ou plus hasardeux, car JE n’a que ces 3 dimensions : le Je-moi, le Je-toi et le Je-lui (au seuil), la 4ème dimension lui demeure inconnue. Mais la Géométrie (ou la topologie) concerne le territoire, la terre, à laquelle Platon rattache le Vertige. L’Arithmétique est comme un feu, présent ou non, ainsi que le Nombre, que Platon rattache au Combat.
La Musique, le rythme qu’elle porte, ressemble à de l’eau que Platon rattache au Risque. L’Astronomie (astrologie, jadis, astrophysique de nos jours) concerne l’Air et tous les corps — planètes, astres, galaxies, trous noirs ou quasars, selon le système, qui s’y meuvent ou non, en une perpétuelle métamorphose — ou mimecry.
Ainsi, les 4 ésotérismes, du plus concret, de Scot Erigène, au plus abstrait, de Kant, disent en fait la même chose : le jeu des 4 et des 3, que reflète le Zodiaque, de la Terre Première ou Capricorne au dieu d’Air attendu, le Verseau, de 1 à 12, dans les dispositions choisies :
Capricorne – Sagittaire – Scorpion – Balance – Vierge – Lion – Cancer – Gémeaux – Taureau – Bélier – Poisson – Verseau,
bien que l’ordonnancement, tout arbitraire, puisse être inverse, comme l’ordonnancement des 12 mois dans l’année.
Une fois encore, la métalogique transcende la logique : les inconciliables, ceux de la Substance et ceux de l’Essence, se trouvent avoir dit la même chose.
Que ce change soit toujours possible, cela se démontre encore par Strasbourg ou cette aube.
Cette ville ou cette aurore — Dans la logique (le tiers exclu), la ville de Strasbourg est allemande ou française. Une métalogique dit qu’elle peut être l’une et l’autre : européenne. Mais si l’Europe est dialectique (occidentale ou orientale, marxiste) et si l’Etat de l’est s’étend jusqu’en Alsace? La Ville sera-t-elle occidentale ou orientale? Cela dépendra du nouveau partage. Il n’y a pas si longtemps que Prague, la ville occidentale par excellence (de Kafka, de Capra, du Golem juif), est entrée dans le Bloc de l’Est. Pourquoi n’en serait-il pas ainsi, demain, de Strasbourg?
Cette autre logique, pourtant, tolère une autre métalogique. Strasbourg serait encore du monde terrestre, certains de ses habitants de l’Ouest, les autres de l’Est, libéraux ceux-ci, marxistes ceux-là.
Cette aurore est de lundi ou de mardi, dit la logique. Mais il suffit de changer le point d’origine du Jour, de midi à minuit, pour que cette aurore soit à la fois de lundi et de mardi. En ce mois.
Si, pourtant, la fin de lundi achève janvier, à minuit, ou si l’origine de février se situe au midi suivant, faudra-t-il dire cette aurore de janvier ou de février? Le mois n’est plus une supralogique, mais, de nouveau, dialectique, en une autre dialectique logique, que fonde le mois. Cette autre disjonction (ceci ou cela) ne se résoudra que dans l’année : cette aurore est de 1989… à moins que le changement d’année se situe entre ce lundi et ce mardi, etc.
C’est ainsi que Platon et Kant s’opposent, comme début l’un, fin l’autre, puis qu’ils s’équivalent contre les philosophes de la Substance (Erigène/Boèce), car Kant et Platon ne jouent que de l’Essence ou de sa Forme Vide.
Puis, c’est ainsi que l’opposition entre les philosophes de la Substance et ceux de l’Essence s’abolit dans les 12 (3X4), sur lesquels se fondent les 4 systèmes. Mais alors, le nouvel ensemble (de la Forme Vide et de l’Unité) s’oppose à ceux qui n’ont pas joué du Cercle et de sa partition (sa coupe), c’est-à-dire à tout alchimiste pour lequel les 4 et les 3 n’avaient pas livré leur secret : Thessalos, Zosime, Olympiodore, Aeineias, ou Lulle, Ripley, Basile Valentin, Philalète, les hommes du Mouvement, non de la Figure, les attentifs d’une part, les regrettants de l’autre, qui ne pouvaient remonter de l’analemme au cercle.
En un autre ensemble, par une autre métalogique, nous savons que cette opposition aussi s’abolirait. Car, tous, les métaphysiciens d’une part (de la Substance ou de l’Essence), les alchimistes de l’autre, ils ont joué du Courbe ou de la Courbe, du Cercle ou de l’Analemme, du pli ou de la fronce, quand d’autres, depuis Aristote ou Hegel, jouent de la ligne droite, du triangle, de l’hypoténuse, de la diagonale, de la 3ème force, de l’intégrale, etc. Le réaliste irrationnel s’oppose par cela même au rationnel irréaliste, comme le courbe s’oppose au droit. L’Ensemble, aussi bien, au système, ou le Métalogique, toujours, à la logique disjonctive (le tiers exclu)…
Est-ce donc sans fin?
Nous en sommes du moins à cette quadrature : le Signe, l’Un unitaire (le Chevauchement) à l’Ouest, la Forme Vide (la Marge) à l’Est, et les deux directions, de l’est vers l’ouest, vers le Chevauchement, ou à l’inverse, vers la Marge, dans l’appareil, la dialectique, l’hypothétique, le bien et le mal, le + et le – des deux voies.
Cette quadrature est trinitaire : le Signe, le Seuil et l’Appareil.
D’où l’énigme. Qu’elle soit d’un signe : le Graal, de quelque appareil : l’alchimie, ou, finalement, du seuil : la Forme Vide…
La Forme Vide — Si JE admet ces distinctions, il peut prétendre que les philosophes du 3 et du 4 ne font rien d’autre que cela : passer d’une logique systématique précise à une métalogique que formulent toutes les Tables, du Tabernacle ou de la Cène, d’Emeraude ou Ronde.
En la Toussaint, ce passage avait été (ou bien avait eu lieu) de la Promesse au délit, ou du défi à la Réponse, comme description de l’Acte, ou acte de Description. Mais aussi, pour les philosophes de la Substance, le passage avait été, ou bien avait eu lieu, de la spécificité à la généralité d’une part, du génie à l’aspect de l’autre : des sciences aux arts chez Boèce, du genre à l’espèce autrement. Par le PAT et le PAN, ces changes ont contribué à décrire l’Un, l’Objet divin, comme un Ensemble métalogique, au-delà de la dialectique des actes.
Le Grand Eté venant — ou le Grand Midi — que nous décrivent Platon et Kant?
Une forme vidée de toute substance, de toute matière.
Cette forme, qu’est-elle, à l’opposé de l’Œuf?
Elle est, essentiellement, une fin, une mort. Mais aussi un relief, un vestige (en la mémoire) des opérations alchimiques pour Kant, ou d’opérations antérieures, de la forge ou de la métallurgie pour le philosophe grec. Pour les deux, ce relief n’est pas seulement un vestige, un déchet, mais le remblai qui borde une voie, une route, et annonce de loin le virage. Puis, ce virage fait de la mort une naissance, par le miracle de l’Echappement.
Inventé par les horlogers, au Moyen Age, le mot dit le retour d’un mouvement, une fois quelque rouage sauté. La menuiserie et la musique ont repris le vocable, pour dire le même retour — au-delà d’une marge. L’automobiliste l’emploie, et le cardiologue, pour dire le retour inversé des battements du cœur, dans le feed-back.
En architecture même, où il n’est pas de mouvement, « échappement » dit l’écart qui sépare la voûte d’un escalier de ses marches, permettant également de monter et de descendre.
Quand le calendrier cesse de mesurer le jour depuis midi pour le mesurer depuis minuit, ou l’année depuis la Toussaint pour en dater le début de la Noël, il procède par une telle marge, ou un tel vide, pour passer d’une logique à l’autre, rajeunissant la première en un nouvel ensemble, une autre métalogique.
Le dialogue de Cléopâtre, ou la survie de l’homme de cuivre, chez Zosime, ou le triomphe de la forme sur la matière (Aeineias) nous ont précisé le phénomène; mais non moins le transfert de la matière à la forme chez Lulle, l’éveil d’un autre Soleil à l’est, selon Ripley, le renversement des Sexes à la Monnaie, ou à l’inverse, chez tous.
Les traditions, ici, nous en disent davantage, qui font remonter la Maison des Morts de Cléopâtre au 3ème millénaire avant J.-C.
De la même époque, le temps d’Abraham, des Maisons des Morts hittites révélaient le même échappement, ou la mort-renaissance, sous l’égide des Douze dieux. Une fois la Forme Vide atteinte, et la première « stupeur » passée, l’humanité se prend à rêver d’un retour, d’un échappement inexorable, ou, plutôt, simplement, elle constate la chose : elle n’a pas pris fin, mais, tout au contraire, le néant se présente comme un rouage sauté, une simple marge, et cette syncope permet le feed-back, le ré-cit, la ré-pétition. Or, de longtemps déjà — l’Histoire nous le montre — la nouvelle marche vers l’ouest a commencé.
Mais il suit que le Vide n’est pas seulement une mort et une naissance. Le Moyen Age chrétien y plaçait le Purgatoire, d’où le « suffrage » tirait l’âme, afin de l’introduire en son éternité.
Le vocable disait alors tout ce qui peut aider le mort : les prières des vivants, des messes, des indulgences. Aujourd’hui, « suffrage » ne dit plus que le choix, l’élection; mais c’est toujours la « distinction » de Gauvain, en regard de la trivialité de Galaad, le Jakût, le Jaque. Le chevalier répète son lignage, il le ré-cite, l’affabulant. Ainsi firent les Teinturiers antiques, répétant, récitant sans trêve les œuvres des Eléates, puis de Démocrite, puis d’Aristote, ou celles de Platon et des Pères de l’Eglise.
Ce n’est pas dire qu’au contraire, le Jaque ignore le Vide, car il court à la coupe, au partage crucial, à la dissolution, et il ne l’ignore pas. Au terme, dès le 14ème siècle encore, le Jaque est devenu le Jaquemart, le petit personnage qui sort du clocher afin de frapper l’heure avec son marteau, sa masse. En cette invention, la F.V. est comme un manège intérieur qui s’extériorise en horloge.
Or, du 16ème siècle au 20ème, le Marteau, la Masse n’ont cessé de prendre une importance croissante, au point de condamner l’autre aspect de la matière : son mouvement, son énergie. Newton en a fait (avec les distances) le seul moteur de la gravitation.
La Franc-maçonnerie spéculative a mis la Masse au rang des instruments déterminants, avec l’Equerre et le Compas. Marx y a vu la masse prolétarienne, le Peuple toujours, et Lénine plus encore, attestant l’un et l’autre que, de la Forme et de son éclatement (le Grand Bang) renaît une Masse, une matière, indestructible, ou à coup sûr recommencée.
L’Energie revenue à la mode, dans le Tournant, et la vitesse (formelle) de la Lumière, en la constante C, Einstein encore a fait de la Masse le rapport même entre l’une et l’autre : M = E/C².
Le lecteur demandera ce que cette Masse peut avoir à faire avec la Monnaie, figure extrême de la F.V. A la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, deux juifs, Samuel Butler et Irène Hillel Erlanger, auront tenté de répondre à la question.
Au centre de son système (Erewhon), Butler a situé les Banques musicales. L’origine de la machine n’est pas en la naissance, ni même en la conception, quelques mois plus tôt : elle se situe dans les limbes où Maeterlinck situe les anges (archétypaux) desquels naîtront les « petits anges » ou les enfants. Butler précise l’occupation de ces anges de l’avant-naissance : ils ont le choix de naître ou de ne pas naître, avertis — par le Savoir Universel — de tous les risques qu’ils courront, de toutes les épreuves qui les attendent, s’ils acceptent.
A l’inverse, dans le monde de Butler, ce ne sont pas le bien qui est récompensé, le mal puni. Le châtiment est pour le malade; les hôpitaux sont des prisons, et les soins des médecins sont d’horribles supplices. Quant au fraudeur et au voleur, s’il gagne vraiment beaucoup d’argent, les tribunaux lui seront d’une extrême indulgence : il n’est pas impossible que les scélérats deviennent ministres ou financiers.
On voit que Butler ne joue ni des 3 ni des 4. Son nombre est le 5 : la naissance ou son refus, le gain ou la perte, les Banques musicales au centre.
Dans ses Voyages en kaléidoscope, Irène formule différemment les 5, mais la Monnaie demeure au centre (l’alliage et l’effigie).
L’Unité se nomme l’Huître ou l’escargot, en sa coquille : une nourriture indigeste, dont l’effet peut être désastreux. La F.V. est la casse de l’imprimeur, avec ses caractères de différentes grandeurs (du 7, du 8, du 9) et de formes diverses (le romain, l’italique).
De l’Unité à la F.V. sont les appels, parfois brouillés ou sans réponse, du téléphone. De la F.V. à l’Unité sont les températures, du froid au chaud, de l’ultraviolet à l’infrarouge, que dénombre et situe le thermomètre.
Les Voyages sont donc 5, que définissent la Monnaie, la Coquille, l’Alphabet, le Thermomètre et le Téléphone. Matériels, dira-t-on.
Mais qu’en est-il soixante-dix ans plus tard, la monnaie dévorée par le crédit, l’alphabet de l’imprimeur par les linos, les « flancs », les messages de l’informatiques, le fil du téléphone supplanté par le vide absolu où se transmettent les messages de la radio, les images de la télévision, et le thermomètre relégué aux oubliettes par le laser et le scanner, etc.?
Les Cinq de Samuel Butler, du moins, survivent — en utopie et en réalité.
Les machines célibataires — Entre Erewhon et les Voyages d’Irène (1919) se situent toutes les plus accomplies des Machines, que Carrouges a nommées « célibataires », c’est-à-dire privées de la Mariée, de la Substance, de l’Un, et de toute possibilité d’union, par suite. Elles ont pu, ébauchées, paraître un peu plus tôt, dans Le scarabée d’or, de Poe, ou L’Eve future, de L’Isle Adam.
Elles pourront, avant de disparaitre, produire ces reliefs scientifiques : L’Eve éternelle de Solié, en psychanalyse, ou La nouvelle grille de Laborit, dont l’élément fondamental est la F.V. finale, à partir (ou jusqu’à) 1976/1984.
Mais les Célibataires, en leur pleine perfection, se nomment le Faustroll de Jarry, le Locus Solus de Raymond Roussel, La colonie pénitentiaire de Kafka ou, en peinture, Le Grand Verre de Duchamp, entre 1905 et 1914. Elles tiennent dans la figure, maintenant célèbre :
C’est la machine des ultimes alchimistes, à cela près qu’y manque la remontée du Feu à la couleur; mais l’ensemble n’est fait que de couleurs, celles du Faustroll ou celles des figurines de Roussel.
Une autre machine célibataire, de la même époque, est celle de l’anglo-saxon Hodgson : La Maison au bord du monde, que Carrouges ne connaissait pas. Au Nord-ouest sont les figurines : les images sculptées des dieux dans les montagnes de l’étendue; au Sud-ouest sont les monstres ou les démons porcins, sous les caves de la Maison, et toute la durée, la vie du narrateur. Au Nord-est sont les changes des planètes et des astres, dans l’Espace; au Sud-est, le retour au Cosmos connu, en même temps que le retour des évènements premiers, dans le Temps.
Dans ce récit, il y a remontée du Sud-ouest au Nord-ouest, mais ce n’est que l’horrible invasion de la Maison par les démons porcins.
Clairement, l’auteur a craint d’évoquer le Poisson, ce qu’il ne redoutera pas en ses autres livres (le démon de la mer), non plus que Lovecraft, son successeur. Mais, dans le zodiaque chinois, le Porc remplace le Poisson, car les cochons, comme les poissons, se mangent entre eux, non moins que les époux dans le Couple et non moins que les sectes ou hérésies chrétiennes (et musulmanes) entre elles. On tue ce qu’on aime, disent Oscar Wilde et Thomas Mann : plutôt, on le dévore.
Le dernier stade — L’époque 1900/1920 ne peut se réduire à cinq ou six machines. C’est, avant tout, le temps où la science se retourne, de la Mécanique cartésienne au nucléaire, de l’espace vide des astronomes au ciel trop plein de l’astrophysique, de la chimie à la biochimie, de la linguistique à l’informatique, etc. Aux inventions de Marx, de Freud, d’Einstein, les trois rationalistes géniaux (et juifs) succèdent d’autres économistes (Simon), psychanalystes (Jung), physiciens (Dirac, Pauli). Mais ce change apparent, ce tournant n’en est pas un : il ne fait que circonscrire une forme nue, vidée de toute substance.
L’espace se remplirait, dit-on. Non : il s’agrandit seulement, à l’infini. Les masses qui le parcourent ne sont que des poussières, sur des kilomètres, ou des millions de kilomètres, lorsque la vision s’éloigne. Dans l’objet le plus compact, une table ou une coupe, un même vide s’étend, infini au regard des particules qui s’y meuvent.
Tout est vide : le ciel et la terre, non plus seulement de dieux mais de matière. Même le téléphone, la monnaie, l’alphabet ne sont plus que des songes, que l’Informatique réduit à leur nature : des formes pures et vides.
Les dernières machines ne formulent rien d’autre. C’est dans les Nouvelles impressions d’Afrique (1927) que Raymond Roussel exprime, de cercle en cercle (de parenthèses en parenthèses) les 4 reliefs de l’Un : la question (le 1er poème), le quiproquo (le 2ème), l’étiquette (le 3ème), l’extinction — des feux (le 4ème). A la même époque, le colonel Lawrence s’est fait le soldat Smith, Gilbert-Lecomte et Daumal instituent le Grand Jeu (la révélation par la révolution), Artaud entreprend la quête qui le mènera, en 1936, à l’internement et à cet inventaire — infini — de la F.V. que seront les lettres, les dessins et les cahiers de Rodez.
Ils n’ont pas choisi simplement la mort, car tout le monde meurt et cela ne prouve rien. Ils ont choisi la mort au-delà de la mort, l’Irrémédiable, que cinquante ans plus tôt, Rimbaud tentait déjà dans les déserts de l’Abyssinie. Jusqu’au bout, Smith refusera les prestiges, les suffrages de Lawrence : libéré de la Matrice (son dernier livre), il se tuera sur sa moto. Jusqu’au bout, Gilbert-Lecomte restera seul, drogué, malade à en mourir cent fois, dans une misère inimaginable.
Jusqu’au bout, Artaud refera ses dessins, ou recopiera les listes de ses Filles, dans le caca, le sperme et l’urine, chez les fous. Comme ils l’avaient voulu, ils seront allés jusqu’où personne ne va, pour découvrir si, même de ce chaos, on peut revivre et s’éterniser. Eternels, ils le sont, prouvant la chose.
Après leur mort, pendant ou peu après la seconde guerre mondiale, l’autre chaos, la Science a commencé de s’en émouvoir. Pour elle aussi, le grand éclatement, le Big Bang, n’est plus une fin : c’est l’origine de tout.
Le Jaque et le Chevalier — Platon n’a pas ouvert l’ère de l’Amour sans fermer celle de la Justice, du Bélier et réduire le Taureau créateur à un démiurge, ses œuvres à des jeux. Kant n’a pas fermé l’ère du Poisson, par les Personnes réduites à des jugements, sans ouvrir l’ère de la Liberté, du Verseau. Le premier n’est pas le maître d’Aristote sans être le disciple de Socrate. Le second n’est pas le disciple de Jean-Jacques, ce qu’il avoue, et de Jean-Paul, ce qu’il n’avoue pas, sans être le maître de Hegel.
Ils ne sont donc pas, l’un l’origine et l’autre le terme d’un triangle, dont le sommet se situerait au 7ème siècle, mais comme les centres de deux cercles, ou les sommets d’autres triangles (en croix).
Or, dans l’Espace, le Triangle est tel qu’abaissées en son sommet, une infinité de bissectrices coupent toutes ses bases en autant de points, c’est-à-dire que la base la plus longue, en étendue, égale la base la plus courte (Aristote).
Dans le Temps, la plus longue oscillation d’un pendule est parcourue dans la même durée que la plus courte (rapidement la première, lentement la seconde), selon Galilée.
En métalogique, ainsi, toutes les bases du triangle et toutes les oscillations ou arcs de cercle s’équivalent. La plus longue, 2160 ans ici — vaudra entre -360 et 1800, comme entre -540 et 1620. L’hypoténuse ou le 3ème côté du triangle est, de fait, le diamètre du cercle, dont le rapport à la circonférence sera toujours Pi.
Par définition, ce cercle est vide; et de même s’il s’agit d’une sphère ou d’une dimension supérieure. JE ne peut parler de son contenu, mais seulement de son pourtour : circonférence, surface, volume. Une interface toujours, que le Jaquemart traverse de l’interne (recouvert) à l’externe (découvert) pour frapper le battant, et que, peut-être, son opposé, le Noble, l’Affabulé, traverse inversement, de la face découverte à la face recouverte, ou de l’incohérence au cycle, par l’Echappement.
Mais comment est-ce possible? Ne serait-ce pas comme, dans la Monnaie, l’effigie contient l’alliage, la forme la matière, et comme, par les Sexes, le mâle pénètre la femelle, la forme la matière? On sait que le Jaquemart est une matière, une masse, et Galaad nous a montré qu’il était le mâle, n’accédant à la forme que par la partition, la coupe. On sait que le Noble n’est qu’effigie, figure, et Gauvain nous a dit sa passion pour la femme, la matière, qui le perd à tout coup, comme elle perd Lancelot, Hector, tous les chevaliers du Lac, élevés par la Dame. D’où, la luxure des Chevaliers (vers l’Amour) et la virginité du Jaque, qui s’en tire.
Ici et là, toute fable est féminine, ou anima, bien que formelle, comme de Zosime à Aeineias; mais tout principe est masculin, ou animus, bien que situé uniquement dans le sens de la matière — de la matérialité, puis du matérialisme — comme de Lulle aux alchimistes de la Renaissance, puis du 17ème siècle.
Au terme/finitude de cette voie-ci, l’erreur (le trope), la partition et sa séparation, la mort, la fin d’un cycle? Dans le terme/motif de cette voie-là, l’émargement, le suffrage, le topique, la vie nouvelle, le renouveau du cycle? Bien sûr. Mais, plus simplement, dans la Forme Vide, une perte (le découvert comptable) ici, un gain (le recouvrement comptable) là, selon que, de recouvert, le Jaque se montre à découvert, en état de découverte, de sollicitation, ou que, découvert, le Noble se recouvre — et se révèle dans le cycle nouveau, semblable, par son rythme, au précédent.
Du temps à l’espace le premier, de l’espace au temps le second.
JE a nommé manège le lieu de cet Espace, où tournent les silhouettes, les figurines, les fanfreluches des mythomanes et des scientistes; et pendule l’ensemble des heures, des mois, des ères qui partagent également le cycle du Temps. Quant à la voie du Jaque, elle peut être dite de sollicitation, vers la découverte ou le change, la chose autre. Quant à la voie du Noble, elle peut être dite d’une sollicitude, vers le recouvrement, la révélation, la maintenance, la même chose. Mais aucune des deux Instances (sollicitation ou sollicitude) n’assure du gain ou de la perte; et le recouvert se fait recouvrement, la perte un gain. La perte de la découverte est toujours une casse; la perte de la recouverture une cache. Mais la casse a répondu au délit du bloc d’ardoises, la cache révèlera le délit de la pierre en sa terre.
Abstraction pure! dira-t-on. Sans doute, en la Forme Vide. Mais, dans l’analemme ou le double serpent, les deux voies furent tout autrement la chose même, bien que la même chose dans l’autre.
Si, revenant de deux siècles en arrière, de -360 à -540, ou de 1800 à 1620, JE considère les œuvres des derniers prophètes, judaïques ou grecs, chrétiens ou islamiques, il constatera que l’écart (hypoténuse/diamètre) s’y retrouve, en fait. Puis, que tous ces prophètes ont su dire l’Avenir avec une même justesse, une même exactitude, qu’ils annoncent le 2ème siècle avant J.-C. (Jérémie, Ezéchiel, Daniel — ou Sapho, Pythagore, Gautama, Confucius) ou qu’ils annoncent le 20ème siècle après J.-C. (Ulrich ou More, Paracelse ou Rabelais, Nostredame ou Montaigne). Les uns/les autres nous ont prédit, tout à la fois, le triomphe du Jaque et de ses principes (puis, leur disparition en la F.V.), et le point Zéro du Noble chevalier ou de sa fable, en l’émargement contingent limité au contingentement, plus rigoureux que la nécessité.
C’est donc bien réellement que le manège et la pendule s’opposent et se complètent, en l’interface de la F.V.
Découvert, le Manège est au terme de la nécessité kantienne : l’éclatement de la Chose Même, faite autrement, en toute logique, selon les principes d’identité et de causalité.
Recouvrée, la Pendule est le terme contingenté, en la contingence kantienne, de la même chose dans l’Autre. C’est le jeu métalogique de l’émargement, de l’échappement, du suffrage, du récit, de la fable.
Jean-Charles Pichon